Édito – Notre vision de la performance énergétique dans le bâtiment

Enjeux


La sonnette d’alarme est tirée. Avec la publication des derniers rapports du GIEC et la mobilisation de plus en plus visible de la société civile, impossible d’ignorer l’urgence de la situation : nous sommes arrivés à un moment décisif pour le climat. Et le bâtiment a un rôle clé à jouer… mais quelle transformation énergétique envisager pour répondre à ces enjeux ? Riad Ziour, CEO d’Openergy, vous livre son point de vue sur la question !

La performance énergétique du bâtiment vu par Riad Ziour, CEO Openergy

La route est longue pour le secteur du bâtiment

D’après des chiffres ADEME publiés en 2015, 45 % de la production d’énergie est absorbée, en France, par les bâtiments. Le secteur devance ainsi les transports et l’industrie en émettant plus de 26 % des émissions de gaz à effet de serre.

Trouver des solutions pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments industriels et tertiaires est donc devenu impératif. Comment ? En misant sur la construction de bâtiments très performants et la massification de la rénovation énergétique, pour lutter contre le changement climatique et réduire la précarité énergétique. Car oui, diminuer sa consommation énergétique, c’est limiter ses émissions de gaz à effet de serre, mais aussi baisser sa facture énergétique, améliorer son confort tout en favorisant au passage l’indépendance énergétique de la France. Le pari est gagnant sur toute la ligne ! Alors, pourquoi s’en priver ?

La neutralité carbone, des objectifs (très) ambitieux

En France et en Europe, les pouvoirs publics visent la neutralité carbone d’ici 2050 :  les émissions de CO2 devront être limitées à ce que les puits de carbone sont capables d’absorber. D’après le projet de Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) de décembre 2018, il faudra, en 30 ans, diviser les consommations énergétiques par 6 et réaliser 83 % d’économies d’énergie.

Pour le secteur du bâtiment, cette stratégie se traduit par des objectifs très (très) ambitieux :

  • une réduction de 53 %, d’ici 2033 (dans 14 ans !), des émissions de GES du bâtiment ;
  • une décarbonation quasi complète du secteur à l’horizon 2050 sur la totalité du parc immobilier.

La comparaison entre ces objectifs et les émissions historiques n’encouragent pas vraiment l’optimisme (source : SNBC 2018 + commentaires Openergy) :

 
L'évolution des émissions de GES du secteur du bâtiment
 

Sur le graphique ci-dessus, on constate en effet que :

  • les émissions globales du bâtiment n’ont pas baissé en 30 ans – pour ceux qui préfèrent positiver, on peut se dire qu’elles n’ont pas augmenté ;
  • les émissions les plus récentes ont tendance à augmenter et ne respectent pas du tout le budget carbone 2015-2018.

Viser une réduction de 50 % des émissions en une dizaine d’années et une décarbonation quasi complète d’ici 2050 nécessite donc un changement complet d’état d’esprit et une massification de la transition énergétique dans le bâtiment, à un niveau bien au-delà des pratiques actuelles.

Mais comment y parvenir avec un taux de renouvellement de 1 % et un pourcentage de grosses rénovations du même ordre ? D’autant plus que les réhabilitations ambitieuses telles qu’on peut les voir aujourd’hui permettent généralement de diviser au mieux les consommations par deux, loin de l’objectif d’un « bâtiment décarboné » produisant autant d’énergie qu’il en consomme. Trois solutions clés s’imposent donc :

  • faire en sorte que tous les nouveaux bâtiments soient conformes à l’objectif 2050, c’est-à-dire neutres en carbone. Fixer ce cap sera le rôle de la future RE2020.
  • Augmenter radicalement le rythme des rénovations.
  • Faire en sorte que les rénovations soient plus efficaces, en allant capter dès que possible tous les gisements d’économie – j’insiste sur le tous ! – pour s’approcher au maximum après travaux d’un bâtiment décarboné.

 

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🔍 Découvrez notre infographie pour y voir clair sur le décret tertiaire 🔍

L’engagement Openergy : le numérique au service de la performance énergétique

Cloud computing, IA, puissance de calcul, capacité de simulation… Ces dernières années, les avancées du numérique ont été considérables. Mais le bâtiment, secteur qui évolue lentement, ne s’est pas encore transformé. Pourtant, comme on vient de le voir, un enjeu de massification très fort se présente. D’où l’ambition d’Openergy de porter la transformation énergétique des bâtiments à son niveau maximal grâce au digital.

Un outil de simulation énergétique entre économies d’énergie, réalité et apprentissages !

Viser des économies d’énergie supérieures

Les outils que nous développons servent à modéliser les bâtiments, simuler leur fonctionnement de la manière la plus réaliste possible et ainsi estimer les résultats des différentes actions d’amélioration de l’efficacité énergétique (rénovation, optimisation…). Cette démarche de modélisation holistique est indispensable dès lors qu’on choisit une rénovation ambitieuse, visant 40, 50, voire 100 % d’économies d’énergie, bien au-delà des 10 à 20 % d’économies d’énergie atteignables via une optimisation de la régulation et des systèmes (on parle souvent de low-hanging fruit pour décrire ces économies faciles d’accès).

Ce qui fait notre spécialité ? Les outils que nous développons, et en premier lieu notre plateforme de simulation Oplus, sont pensés pour la massification et la fiabilisation des études énergétiques, conditions indispensables à la massification de la transition énergétique dans le bâtiment.

Avec des études plus rapides, plus efficaces et plus fiables qu’auparavant, nous pouvons favoriser la réalisation de travaux et le montage d’offres plus innovantes. À commencer par la garantie de performance énergétique, qui peut aider les propriétaires à franchir le cap et investir plus sereinement dans la transition énergétique !

Représenter la réalité et préparer l’avenir

Au-delà de la conception, le numérique permet de s’assurer que les bâtiments se comportent comme prévu lorsqu’ils sont occupés. En phase d’exploitation, les prévisions sont confrontées à la réalité afin de vérifier que tout est conforme aux estimations, d’optimiser le fonctionnement du bâtiment et d’en tirer des enseignements pour la conception de bâtiments futurs, notamment grâce au cloud computing.

Combiner data et simulation thermique, le nouvel eldorado des ingénieurs thermiciens ?

En combinant data et simulation thermique, on peut aller beaucoup plus loin dans l’amélioration de la performance énergétique

  • Favoriser le passage à l’acte en termes de rénovation. Si la simulation est intéressante, elle reste théorique. En la croisant avec la data, on peut fiabiliser les calculs énergétiques et donner confiance aux porteurs de projet, plus enclins à s’engager dans les travaux.
  • Suivre les consommations après travaux et comparer avec les objectifs pour détecter des écarts, les interpréter et apporter les corrections nécessaires afin de garantir les économies d’énergie.

Notre outil, qui s’adresse aux ingénieurs énergéticiens, permet ainsi de trouver le meilleur scénario de consommation pour un bâtiment, de mieux communiquer avec les clients pour les convaincre, et de limiter les tâches répétitives afin de pouvoir se consacrer au cœur du projet !

🛠 Retrouvez aussi nos outils favoris alliant big data et performance énergétique ! 🛠

Le secteur du bâtiment doit aujourd’hui répondre à de grands enjeux. Des enjeux qui s’avèrent de plus en plus critiques au fil des ans. Dans le domaine énergétique, les nouvelles technologies nous prouvent une fois de plus qu’elles peuvent contribuer au progrès. En vue de réussir notre transformation énergétique, la solution pourrait venir d’un outil dédié alliant la simulation à la force du numérique ! Chez Openergy, nous en sommes convaincus. Et vous ?

 

Crédit photo : Unsplash /Devin Avery

Riad Ziour

Riad Ziour

OPENERGY | Fondateur et CEO